.Une pratique qui remet en question le sérieux et l’éthique attendus des responsables publics dans ce pays est celle des nouveaux élus ou responsables qui, après leur nomination, organisent des cérémonies chez eux, entourés de leur famille, amis ou camarades, pour célébrer leur « victoire ». Une question se pose alors : ces personnes méritent-elles réellement d’occuper ces postes de responsabilité ?
L’administration, qui devrait être synonyme de continuité et de service à la nation, semble être transformée en une occasion de gloire personnelle. En effet, lorsqu’une personne est nommée ou élue, on assiste à une série de célébrations : youyous, défilés sur les réseaux sociaux, remerciements excessifs aux autorités et félicitations publiques. Mais, est-il vraiment pertinent de célébrer ainsi une nomination, qui n’est en réalité qu’un début de mission et non une fin en soi ? Est-il nécessaire de perpétuer cette culture du « griotisme », où l’on se félicite sans cesse, alors que l’on devrait plutôt se concentrer sur l’action et les résultats concrets ?
Un poste de responsabilité n’est pas un trophée à exhiber, mais un devoir envers son pays. Le véritable objectif d’un responsable public devrait être de servir sa communauté, et non de nourrir son ego ou de satisfaire les attentes de son entourage. En fin de compte, ces cérémonies ne devraient pas être le reflet de la politique ; elles risquent plutôt de faire perdre de vue l’essence même de l’engagement public, qui est avant tout une mission au service de la collectivité.
La question mérite d’être posée : si ces responsables ne sont pas en mesure de se concentrer sur leurs tâches, méritent-ils vraiment de rester en fonction ?En attendant, « wait and see »
Par Abdramane Haroun Izerik