Sous le soleil écrasant de N’Djaména, où les températures dépassent souvent les 40°C, des enfants et jeunes adolescents ont trouvé un moyen simple mais ingénieux pour gagner quelques jetons : couvrir les motos et voitures stationnées avec des cartons afin de les protéger de la chaleur.
Ce phénomène, de plus en plus courant dans les quartiers animés de la capitale, se déroule principalement devant les alimentation générales, les restaurants et les marchés, là où les véhicules restent souvent stationnés pendant de longues heures. Un petit boulot devenu indispensable.
En observant ces jeunes en action, on comprend vite leur utilité : les propriétaires de motos et de voitures apprécient ce service simple qui évite à leurs véhicules de surchauffer sous le soleil brûlant. Pour ces enfants, ce travail est une opportunité de gagner de petits revenus tout en offrant un service utile. « Les clients nous donnent entre 100 et 300 FCFA selon leur humeur ou leur satisfaction, » confie Moussa, un adolescent de 12 ans, rencontré devant un restaurant du centre-ville.
Un simple tour nous a permis d’échanger avec plusieurs de ces jeunes, et à notre grande surprise, certains d’entre eux sont encore scolarisés. Après les cours ou durant les périodes de vacances, ils viennent travailler pour subvenir à leurs besoins. « Je suis en classe de 5e. Après l’école, je viens ici pour aider ma mère à acheter des provisions à la maison, » explique Arthur, tout en disposant des cartons sur une rangée de motos.
Pour beaucoup, ces revenus, bien que modestes, servent à acheter de la nourriture, des fournitures scolaires ou à contribuer aux dépenses familiales. Cette situation met en lumière les réalités socio-économiques auxquelles font face de nombreuses familles à N’Djaména. Le recours au travail informel des enfants, bien qu’interdit par la loi, devient parfois une nécessité face à la précarité. « Nous préférons les voir faire ce genre de petits boulots honnêtes plutôt que de les voir traîner ou s’adonner à de mauvaises pratiques, » témoigne un commerçant voisin.
Si ces enfants montrent une volonté d’aider leurs familles tout en restant scolarisés, leur présence dans la rue pose néanmoins la question de leur protection et de leur encadrement. Des associations locales militent pour que des initiatives soient mises en place, comme des programmes d’aide scolaire ou des espaces sûrs pour ces jeunes travailleurs.